Historique de l’ostéopathie
Dès l’aube des temps, l’homme a utilisé ses mains pour soulager, soigner et guérir. Ainsi il a développé des techniques manuelles qui, au fil des siècles, se sont développées et répandues à travers le monde.
Les premiers documents sur l’utilisation de la médecine manuelle se trouvent en Chine et remontent à la dynastie Shang (vers 1700 av. J.-C.), qui décrivent sur les carapaces de tortue des méthodes de massage (Tui Na).
Les manipulations étaient également connues des Egyptiens, sur le papyrus Smith datant d’environ 1550 av. J.-C., décrivant différentes blessures et leur traitement, ainsi que sur les hiéroglyphes de la tombe du pharaon Ramsès II (1301-1235 av. J.-C.), où l’on voit déjà un thérapeute réduisant une lésion du coude.
Hippocrate (460-377 av. J.-C.)
Considéré comme le « père de la médecine ». On lui attribue la première description de l’utilisation des techniques manuelles, il décrit dans son « Traité sur les articulations » des manœuvres de réductions articulaires. Il utilisait la traction, la pression directe et la manipulation pour corriger les déviations de la colonne vertébrale et pour aider le corps à guérir de manière naturelle.


Galien (129-201)
Médecin grec de l’Antiquité, grâce aux dissections et aux vivisections, il a considérablement enrichi les connaissances de l’anatomie et de la physiologie. Il stipulait que toute lésion d’un organe entraine une altération de son fonctionnement. Son raisonnement évoque que la fonction est conditionnée par la structure, et donc qu’une structure normale est le support d’un fonctionnement normal.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, les médecins sont des clercs et non des laïcs. Au Quatrième Concile du Latran en 1215, fut prise la décision d’interdit aux médecins d’exercer une profession manuelle pour en tirer profit. La chirurgie et les méthodes manuelles sont alors assurées par les barbiers exclus des études médicales. Au cours de cette période, « la remise en place des os » effectuée par des rebouteux, ne pouvaient bénéficier que d’un enseignement « sur le tas ». La médecine manuelle tombe presque complètement dans l’oubli.
Seuls les médecins perses et plus particulièrement Avicenne (980-1037) auteur d’un Canon de la médecine sur le massage à des fins thérapeutique continuèrent la pratique. Il a également reconnu l’importance de l’exercice physique dans le maintien et la prévention de la santé et le traitement des maladies.

Renaissance
Au cours de la Renaissance, des progrès importants ont été réalisés dans la compréhension de l’anatomie et de la physiologie humaines, ce qui a conduit à une évolution significative de la médecine manuelle.
Ambroise Paré (1510-1590), le célèbre chirurgien français de la Renaissance, consacra le seizième chapitre de son traité aux luxations et développa des techniques avancées pour le traitement des blessures et des fractures et pratiquait régulièrement les manipulations.
Différents gestes de soins manuels se transmettent pourtant en Europe à travers l’histoire médicale et le reboutage, parfois clandestinement, de manière empirique et par une transmission orale de maître à élève, avant de ressurgir enrichie à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis.
Naissance de l’ostéopathie
Andrew Taylor Still (1828-1917)
Après avoir traversé la guerre de sécession comme combattant et médecin. Il perd trois enfants au cours d’une épidémie de méningite. Toutes ces épreuves l’amène à un questionnement profond de la médecine. Il recherche alors une nouvelle approche de la santé et oriente sa réflexion vers une nouvelle vision du corps, fondée sur l’anatomie. Pendant vingt ans il étudie et approfondit sa méthode. Progressivement le succès qu’il rencontre attire les patients et bientôt, plusieurs personnes souhaitent connaître ses techniques. Il fonde en 1892 l’American School of Osteopathy (ASO) à Kirksville, dans l’État du Missouri, où il enseigne.
Still conçoit le corps humain comme une machine « constitué de pièces articulées » où toutes les parties sont en interrelation les unes avec les autres par le biais des articulations et de tous les tissus du corps. Il insiste sur l’importance de l’interaction des structures et des fonctions, et établit les principes de l’Osteopathie.
John Martin Littlejohn (1865-1947)
Universitaire écossais, impressionné par le travail de Still, il reçoit son enseignement direct. Et commence à enseigner la physiologie à Kirksville. En 1917, de retour en Angleterre, il fonde la première école d’ostéopathie européenne, la British School of Osteopathy (BSO). Il a théoriser l’ostéopathie, participant à sa rationalisation, en lui donnant des bases en physiologie, accordant un grand rôle au système nerveux (avec l’importance du système sympathique et parasympathique) qui interagit avec les autres système du corps et en étudiant la biomécanique du rachis avec la conceptualisation des lignes de force du rachis et des vertèbres pivots.
Insistant sur la relation de l’organisme avec son environnement, en affirmant que la santé est essentiellement la conséquence de l’harmonie de cette relation. Il est un défenseur de l’approche holistique de la santé, considérant le corps comme un tout intégré.
William Garner Sutherland, (1873-1954)
Il se forme, à la fin du XIXe siècle, à l’ostéopathie auprès de Still. Il étend les principes de l’ostéopathie à la boite crânienne, en observant et étudiant les sutures des os du crâne, il élaboré le concept d’ostéopathie cranio-sacrée dans les années 1930, qui est une approche de l’ostéopathie qui se concentre sur le concept de Mouvement Respiratoire Primaire (MRP), qui désigne un mouvement rythmique ténu qui est observé dans les tissus du corps et entre le crâne et le sacrum associé à la respiration et à la circulation du liquide céphalo-rachidien dans le système nerveux central. Il développe des techniques subtiles spécifiques utilisant la puissance interne du système vivant plutôt que l’application de forces externes.
Aujourd’hui, l’ostéopathie est une profession de santé complémentaire et alternative reconnue dans de nombres pays. Les ostéopathes travaillent souvent avec d’autres professionnels de santé, tels que les médecins, les kinésithérapeutes, pour offrir une approche globale de la santé. L’ostéopathie continue d’évoluer avec l’avancée des recherches scientifiques en anatomie, physiologie et neurosciences, ainsi que l’intégration de nouvelles techniques pour améliorer les traitements et les résultats pour les patients.